Congrès de la Fédération suisse des directrices et directeurs d’hôpitaux

 Monsieur le président de la Fédération,

Mesdames et Messieurs les directeurs et directrices des hôpitaux,

Mesdames et Messieurs les représentants du corps médical,

Mesdames et Messieurs,

Le Conseil d’Etat de la République et Canton de Neuchâtel se réjouit de la tenue du Congrès de la Fédération suisse des directrices et directeurs des hôpitaux ici, à Neuchâtel. Je tiens à vous remercier d’avoir fait ce choix et j’espère que vous aurez l’occasion de sortir quelques instants et de visiter la région.

Si le canton de Neuchâtel est petit par sa taille, il possède cependant quand même quelques magnifiques joyaux… Des joyaux naturels comme le Creux-du-Van, la vallée du Doubs ou les tourbières, qui sont des sites d’importance nationale… Des joyaux architecturaux comme les villes de La Chaux-de-Fonds – ville natale du Corbusier – et du Locle dont l’urbanisme horloger a été inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. N’oublions pas non plus les charmants villages viticoles du Littoral, le Château et la Collégiale de Neuchâtel… Des joyaux culturels comme le Musée international d’horlogerie  à La Chaux-de-Fonds, le Laténuim, musée d’archéologie, à Hauterive qui retrace l’Histoire de la civilisation de La Tène ou le Centre Friedrich Dürenmatt à Neuchâtel. .

En outre, le canton de Neuchâtel est le canton de la précision, de l’horlogerie et des microtechniques. Il dispose d’un bassin industriel important, très créateur d’emplois,  et qui se diversifie d’ailleurs beaucoup dans le médical aussi. Ses écoles se doivent donc d’être très performantes dans tous ces domaines. Avec l’université, la HES et les nouvelles chaires de l’EPFL dédiées aux microtechniques, Neuchâtel peut assurer une formation de pointe.  Ces secteurs à forte valeur ajoutée où Neuchâtel excelle ne sont pas sans rappeler votre domaine qui lui aussi est marqué par une forte évolution technologique, des savoir-faire très pointus en constante mutation et la nécessité d’œuvrer avec une précision que je me permettrai de qualifier d’horlogère.

Le monde hospitalier se trouve confronté à des défis considérables et très difficiles à relever. Le plus grand est sans doute la maîtrise des coûts, car la pression sur les coûts est extrême dans tous les cantons. Pression sur les coûts, cela veut dire recherche constante de l’efficience, cela veut dire rationalisations, fusions, innovations techniques et organisationnelles, investissements. Et vous devez réaliser tout cela  dans un cadre très étroit: celui qui est fixé par les négociations avec les financeurs, les assureurs bien sûr, mais aussi les autorités politiques, prises elles-mêmes en étau entre les contraintes financières, techniques et les attentes de la population.

Et puis, il y a l’adaptation de l’ensemble du système de santé au vieillissement de la population, à l’augmentation des maladies chroniques, au risque de pénurie des soignants, il y a l’intégration des nouvelles professions de soins, les progrès incessants de la technologie médicale… Tout cela nécessite une réflexion approfondie, de nombreuses négociations à l’interne et à l’externe et des réponses audacieuses et innovantes.

Et je n’ai pas encore parlé des grandes réformes de la LAMal qui exigent elles aussi des adaptations importantes. La mise en concurrence entre les hôpitaux publics et les cliniques privées, l’introduction des swiss-DRG… et ce n’est pas fini !

Au fond, vous êtes les héros des temps modernes !

 

Neuchâtel n’échappe pas à cette véritable lame de fond. En 2006, Notre canton a regroupé sept  hôpitaux privés ou communaux au sein d’une même et unique structure juridique, Hôpital Neuchâtelois, qui revêt la forme d’un établissement de droit public indépendant de l’Etat,. L’ensemble des soins aigus, auparavant présents dans tous les hôpitaux du canton, sont regroupés sur les deux seuls sites de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

Mais d’autres réformes sont encore en cours ou à venir avec une nouvelle répartition des missions entre les sites de soins aigus visant à créer des centres de compétences pour chaque spécialité médicale et la perspective, même si elle reste relativement lointaine, de créer un site hospitalier unique de soins aigus pour tout le canton. Ainsi, comme presque partout en Suisse, Neuchâtel opère sa mue hospitalière.

Ce qu’il ne faut pourtant pas oublier au milieu de toutes ces turbulences, c’est que l’hôpital n’est pas qu’un centre de soins, c’est une institution ancrée dans la vie sociale et économique de chaque région.

« L’hôpital, une maison d’Homme » disait Le Corbusier.

Il offre des emplois, achète et vend. A ces titres, il est un acteur économique important. Il constitue aussi un espace d’écoute, d’échanges, de dialogues et d’interaction. Des rapports humains profonds s’y tissent et une vie sociale s’y crée. L’hôpital est un endroit clé pour la population de la région qui, un jour ou l’autre dans son parcours de vie, est amenée à s’y rendre. Il est le sujet de grandes attentions de tout un chacun, de la population et donc du politique et des médias. Impossible, donc, de se réformer discrètement.  Impossible peut-être aussi, de se réformer sans heurt, sans oppositions, sans confrontation de visions différentes.

C’est donc avec un certain courage, une certaine témérité même peut-être et une certaine humilité, que vous et nous, nous mettons au travail pour avancer dans les réformes hospitalières. Neuchâtel  a déjà fait un bon bout du chemin, fusion de ses hôpitaux, réduction du nombre de sites de soins aigus, maîtrise des coûts avec une augmentation moyenne de 1,7% par an depuis la création d’HNE, programme d’économie de cinq millions par an et nouveau plan stratégique pour les années à venir. Mais le chemin est encore long, pour autant qu’il y ait un jour une fin à ce périple…

Avec la révolution nécessaire de la concentration des missions hospitalières, entre en résonnance une autre grande réforme neuchâteloise, le RER dont j’espère que vous avez déjà entendu parler. Ce projet, qui répond aux besoins toujours accrus de la population en mobilité, prévoit, outre un train ultrarapide entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, un réseau complet de transports publics qui irriguera tout le canton et rapprochera Neuchâtel du reste de la Suisse. Si le peuple neuchâtelois donne son feu vert à ce projet le 23 septembre prochain, vous pourrez par conséquent également en bénéficier lors de vos prochaines visites en Pays de Neuchâtel quand vous viendrez, j’en suis sûre, admirer l’un ou l’autre des joyaux dont je vous ai parlé au début de mon intervention.

Mesdames et Messieurs, je tiens à vous remercier très vivement de votre engagement professionnel qui, je le sais, se réalise toujours dans le but de répondre aux besoins des collectivités de manière optimale. Quotidiennement, vous assurez vos tâches avec force et conviction.

Par votre présence à ce congrès, vous favorisez le développement des connaissances, la recherche de solutions, les échanges d’expériences et le très fructueux lien entre les professionnels.

Je sais que nous partageons une motivation commune, celle de favoriser et développer des institutions hospitalières performantes, innovantes, de qualité et accessibles à tous.

Cette rencontre, permettra, j’en suis sûre, à chacun de rentrer chez soi avec des pistes de réflexion qui pourront alimenter de nouvelles perspectives d’avenir. L’adaptation et l’évolution sont fondamentales et ce d’autant plus dans le domaine de la santé. Dans ce sens, je me réjouis de prendre connaissance du résultat de vos travaux.

Je remercie chaleureusement les organisateurs de cette rencontre nationale. Que votre séjour en terres neuchâteloises soit enrichissant et stimulant.

Je vous souhaite à tous et à toutes, Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’hôpitaux, un très fructueux congrès.

Merci de votre attention.

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